20 août 2015

Newsletter #31, San Ignacio (Pérou) à Cuenca (Équateur)

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Pour notre entrée en Équateur, avouons-le, nous avons frappé « le mur ». Vous savez, ce fameux moment où le marathonien ressent un épuisement total, un goût de tout lâcher avant la fin du parcours. Dans notre cas, ce mur n’était pas seulement virtuel, oh! non! nous pouvions le voir devant nous, sur cette damnée route de gravier tout de suite après la traversée de la frontière équatorienne, à La Balsa. Des gradients de pente crève-coeur sur une surface rocailleuse, une chaleur étouffante et vous avez le portrait: 2 cyclistes en sueur poussant leurs vélos en grognant et ahanant tellement l’effort est exigeant. Il a même fallu se mettre à deux pour un petit tronçon trop à pic où Denise n’arrivait même plus à avancer tellement ça dérapait! 

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Pourtant, la journée avait bien commencé à San Ignacio, notre dernière étape au Pérou. Une route asphaltée superbe nous amène tranquillement au nord à travers des paysages de plus en plus verts de montagnes tapissées d’épaisses forêts. Dans les petits villages, partout nous voyons les grains de café séchant au bord des routes. C’est une des principales cultures ici, en plus des multiples variétés d’arbres fruitiers.

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Quand nous arrivons à la frontière, il est près de midi, nous décidons donc de diner du côté péruvien. Au moment où nous entrons au bureau du poste frontière, nous croisons un jeune couple d’Américains à vélo. Faut prendre le temps d’échanger des informations, évidemment! Tamara et Danny sont tout excités de partir à la conquête des Andes péruviennes, on leur souhaite bien du plaisir. Eux, ils nous préviennent des difficultés qui nous attendent en Équateur…

On a beau en être informés, la réalité dépasse nos estimations. Mais il faut faire face, allez, on attaque les pentes! Nous parvenons à grimper la première partie du trajet jusqu’à un tout petit hameau où nous pouvons camper sous le toit du champ de soccer, ce qui nous garantit un abri si jamais le temps menaçant vire à la pluie. 

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Quand nous repartons le lendemain, encore une fois, nous nous retrouvons au dessus des nuages. Quelle vision fantasmagorique! Nous parvenons à pédaler sur au moins une partie du trajet, montant, puis redescendant à plusieurs reprises, toujours sur des pentes raides. Nous arrivons à Zumba vers midi. C’est peut-être le nom d’une danse, mais pour nous, pas question de danser, il nous faut du repos. Donc même s’il est tôt, nous prenons une chambre dans un petit hôtel. Les muscles ont besoin de se détendre, même nos bras sont courbaturés!

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Peu après Zumba, enfin, nous retrouvons une route pavée! Toutefois, récemment, après des pluies diluviennes, des centaines de glissement de terrain ont enseveli ici et là de grands tronçons du chemin et même si une bonne partie a été déblayée, certains bouts sont en très mauvais état. Les pentes demeurent longues et raides, la journée est ardue, mais nous arrivons à Palenda où il est facile de trouver un hostal



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À notre départ le lendemain, une petite pluie fine nous rafraichit, car les températures étaient très élevées depuis notre arrivée en Équateur. Toutefois, à mesure que nous grimpons, la pluie s’intensifie, si bien qu'en après-midi, nous sommes complètement trempés et au moment de redescendre, il faut s’habiller chaudement car les températures ont chuté brutalement. Nous arrivons donc transis à Yangana. Nous réalisons aussi que nous venons de battre notre record de grimpe: 2,058 mètres de dénivelé positif en une seule journée! Normal que nos jambes crient pitié. 

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Nous voilà donc à la recherche d’un endroit où dormir. Après nous être cogné le nez à des portes closes à 4 reprises, nous voyons une camionnette s’arrêter à notre hauteur et un jeune homme nous dit être un hôte Warmshower! Nous nous retrouvons donc dans une pièce de la maison de ses parents, sur une ‘finca’ (ferme) de café, à l’abri de la pluie. Javier nous offre du café maison et nous fait la conversation. Il rêve de voyages…

Il ne nous reste que 20 km à parcourir (quand même encore 500 mètres de dénivelé positif!), pour arriver à Vilcabamba où nous prévoyons nous reposer 2 jours. Nous y parvenons vers 10h30, et nous prenons un 2e déjeuner en attendant que notre chambre soit prête au Jardin del Escondido, un charmant petit hostal. Nos estomacs de cyclistes se réjouissent déjà des repas un peu plus variés que
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permettent les restaurants ici. Vilcabamba a acquis une réputation de ville de centenaires suite à un reportage faisant état d’un haut pourcentage de gens atteignant cet âge vénérable, si bien que cela a provoqué un ‘gringo boom’, plusieurs étrangers s’installant ici à la recherche de la fontaine de jouvence. Vilcabamba est donc la ville la moins équatorienne de l’Équateur, mais le voyageur y trouve tout de même un certain charme, car le cadre est vraiment joli avec toutes ces montagnes autour et on ne peut qu’apprécier retrouver de bonnes pâtisseries et de l’excellent café, n’est-ce pas?

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Bien que reposés par notre séjour à Vilcabamba, nous trouvons la longue montée ardue jusqu’à Loja si bien que nous décidons d’y rester une journée pour récupérer et prendre le temps de visiter un peu. Une pluie persistante gâche quelque peu notre virée touristique mais nous préférons cela plutôt que d’être sur les vélos dans de telles conditions. Nous apprenons aussi qu’il y a d’importantes manifestations anti-gouvernement et qu’il est possible que la route soit bloquée près de Saraguro et comme si ce n’était pas assez, voilà que le volcan Cotopaxi près de Quito vient d’exploser! Nous qui pensions que l’Équateur, ça serait quasi ‘pépère’, on s’ennuie presque du Pérou maintenant…Le moral en prend pour son rhume.

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C’est sous un ciel maussade que nous repartons le lendemain, grimpant sans relâche, jusqu’à Saraguro, où la route a finalement été réouverte heureusement. La pluie nous rattrape en fin de journée, si bien que quand nous voyons l’affiche pour l’hostal Achik Wasi à l’entrée du village, nous décidons d’y faire halte. Quel magnifique endroit! Perché sur une colline surplombant le village, notre gîte se révèle des plus confortable et comble de chance, nous y sommes seuls. La nuit sera des plus réparatrices et nous repartons résolus à grimper le plus loin possible, car oui, ça grimpe encore et raide à part ça! 

En Équateur, les Andes sont peut-être un peu moins hautes mais les sommets y sont rapprochés ce qui donnent des pentes très abruptes que les ingénieurs des routes ont décidé de gravir au plus court. Tant pis pour les cyclistes téméraires qui décident de s’y frotter! 

Fin d’après-midi, arrivés à la hauteur de Susudel, la fatigue a raison de notre
détermination! Il faut chercher un gîte. Mais après plusieurs demandes, pas moyen de trouver un ‘hostal’ quelconque, il faut donc se résoudre à camper derrière un restaurant, mais le temps incertain et surtout, la proximité de la route, laisse entrevoir
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une nuit agitée. Charles a l’idée de faire une recherche sur le site de AirBnB avec le téléphone…et comble de chance, il y a une maison disponible!!! Mais le hic, c’est que la maison en question est située à 7 km EN BAS de la montée que nous venons de faire. Oh! non! pas question de remonter tout ça demain matin! Mais Mercy, la proprio de la maison a la gentillesse de nous organiser un transport pour le lendemain afin de nous ramener en haut de la côte! C’est ainsi que nous redescendons 400 mètres de dénivelé en quelques minutes, que nous avions mis un peu plus d’une heure à gravir. Mais ça en vaut la peine car nous nous installons dans la plus incroyable maison qu’on puisse imaginer: bâtie à flanc de montagne, sur une ‘finca’ (ferme), avec vue imprenable, et surtout, offrant tout le confort imaginable, tout cela pour 20$! La vie nous gâte parfois…C’est bon pour le moral!


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Après une courte mais intéressante visite guidée de la ‘finca’ le lendemain, Marcelo nous embarque, armes et bagages, dans sa camionnette, et étant donné l’heure tardive, nous décidons de nous rendre au moins jusqu’au premier sommet de notre itinéraire. Nous sauvons donc environ 9 km de grimpe! Bonne décision, car le reste du trajet n’est pas de tout repos, avec encore une fois de multiples montées abruptes, et en plus, un fort vent de face vient jouer les trouble fête. Denise a les cuisses qui chauffent et quand enfin, on peut se laisser aller dans les derniers kilomètres avant Cuenca, elle pousse des soupirs de soulagement. 

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Quelques jours de repos vont nous permettre de découvrir cette belle ville coloniale aux innombrables églises, mais surtout, nous pourrons nous y reposer. On en a besoin. Décidément, l’Équateur nous met à rude épreuve…des routes ardues, un temps maussade qui assombrit les paysages, des volcans qui font des siennes compromettant quelque peu nos plans…

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Toutefois, nos premières impressions sur les Équatoriens sont bonnes: ouverts et curieux, ils sont généralement très chaleureux quand on leur fait la causette. Aussi, nous retrouvons un plus haut niveau de confort et de modernité, signe d’une certaine prospérité, bien précaire toutefois, selon ce qu’on entend de la situation politique. Le coût de la vie y est aussi plus élevé que chez le voisin péruvien et ici, on paye en dollars américains. Eh! oui! la devise est le billet vert! 

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Aux dernières nouvelles, le Cotopaxi est resté calme depuis son explosion le 14 août, qui a fait monter une colonne de cendres de 8 kilomètres de haut! Il nous reste tout de même environ 450 kilomètres à franchir, avec plus de 8,000 mètres de dénivelé positif, avant d’arriver à Quito situé une quarantaine de kilomètres au nord de ce monstre. Nous prévoyons parcourir ce qu’on appelle ici l’Avineda del Volcanos. En effet, la Panaméricaine se faufile entre une suite de volcans aux cimes enneigées dont plusieurs culminent à plus de 5,000 mètres.

Ça promet de beaux paysages…si le temps veut bien collaborer car les sommets sont souvent auréolés de nuages. Quant à la visite du parc national du Cotopaxi, eh! bien! on y repensera. Pas question de trop s’approcher de ce volcan imprévisible!


À suivre… 

6 août 2015

Newsletter #30, Cajamarca à San-Ignacio

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Cette nuit sera la dernière au Pérou! En effet, nous voilà à San Ignacio, à peine 50 kilomètres avant la frontière avec l’Équateur. Il nous restait quelques ‘soles’ à dépenser alors pourquoi pas un hôtel 3 étoiles? Eh! bien! pour une petite ville, nous sommes agréablement surpris de la qualité de notre gîte: entre autres, une des meilleures douches chaudes du Pérou!!! Décidément, jusqu’au bout, nous aurons été soumis aux contrastes extrêmes que l’on peut vivre ici. Hier, nous avons dormi dans un garage, offert par un propriétaire de rizière…ça ne payait pas de mine, mais après un petit ménage, nous avons pu ‘camper’ sur le sol, en compagnie d’Emmanuel, un cycliste français qui commence son périple en terre sud-américaine. Nous profitons donc avec délice de ces derniers moments de confort avant de quitter définitivement le Pérou.

Je vous raconte maintenant notre dernière étape péruvienne, qui, encore une fois, nous a fait vivre de grands moments, passant d’un extrême à l’autre, en altitude comme en température! 

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D’abord, sachez que ça valait vraiment la peine de repartir à l’assaut des Andes car nous venons de parcourir l’une des routes les plus spectaculaires du Pérou, rien de moins! C’est bien simple, nous sommes à cours de superlatifs pour vous décrire les panoramas que nous avons traversé. Pour ajouter au plaisir, la visite de la forteresse de Kuelap nous en a mis plein la vue. On peut dire que notre parcours au Pérou se termine en beauté…malgré quelques petits imprévus, évidemment. 

Ça n’a pas été de tout repos, loin de là, car à partir de Cajamarca, ça grimpe sérieusement. Nous parvenons tout de même à rejoindre Celendin après une centaine de kilomètres, malgré un fort vent qui nous a ralenti en après-midi. Les proprios de ‘l’hostal'  Mi Posada sont bien sympathiques, ils se rappellent très bien de nos amis catalans, Alba et Ricard qui ont de l’avance sur nous!

La longue montée après Celendin nous parait quasiment facile, tellement nous nous sentons en forme. À l’arrivée au sommet, nous stoppons net devant le panorama époustouflant qui s’offre à nous. L’émotion nous envahit. Voilà la récompense pour tous nos efforts! Oui, pédaler dans les Andes péruviennes, c’est difficile, mais que de superbes paysages nous avons pu contempler!

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Nous attend maintenant une descente d’une trentaine de kilomètres jusqu’à Balsas, un tout petit village près du rio Maranon que l’on peut apercevoir 2,000 mètres plus bas. D’innombrables lacets de route se déroulent jusqu’au fond de la vallée et nous n’avons qu’à nous laisser aller, quel plaisir! Il faut évidemment s’arrêter souvent pour admirer les divers points de vue, mais nous arrivons à Balsas à temps pour diner. Quel contraste de température tout à coup! Il faisait 8 degrés ce matin quand nous sommes partis et ici, il fait 43 degrés. Nous décidons donc d’entreprendre la remontée dès cet après-midi, histoire de retrouver des températures un peu plus fraiches…mais après 16 km d’ascension plutôt raide, nous rendons les armes. Un petit plateau rocailleux au bord de la route nous sert de bivouac, avec vue imprenable sur les montagnes partout autour…

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La montée se poursuit le lendemain, d’un lacet à l’autre, nous gravissons de nouveau un peu plus de 1,000 mètres, avant de dresser la tente dans un petit sentier au bord d’une falaise. Le lendemain matin, nous apercevons un immense tapis de nuages qui masque la vallée en contrebas. Ça y est, nous sommes maintenant au pays du ‘peuple des nuages’, les Chachapoyas, qui vivaient ici bien avant les Incas.




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Nous terminons ensuite les 17 kilomètres de la montée pour finalement arriver à la passe de Calla Calla, à 3,600 mètres…dans la brume! Il vente, il fait froid, nous ne nous attardons pas, pressés de redescendre vers un temps plus clément. Nous arrivons sans peine à Leymebamba après une descente d’une trentaine de kilomètres et nous avons le plaisir de croiser un couple de cyclistes néo-zélandais sur la Plaza. Ils s’arrêtent justement ici, alors nous voilà à échanger nos histoires, le temps d’un diner et d’un souper. 

Le lendemain, il pleut! Les Néo-Zélandais repartent vers le sud alors que nous décidons de prendre un jour de repos pour soigner le vilain rhume de Denise…que Charles attrape évidemment!  Tous ces changements de températures, ça semble nous avoir malmenés quelque peu, on dirait…Mais nous sommes impatients de continuer, nous reprenons donc la route dès le lendemain, sous une pluie fine (il ne fait pas trop froid heureusement) pour rejoindre Tingo, d’où nous espérons pouvoir visiter la fameuse forteresse de Kuelap. Coup de chance, la dame qui tient le seul ‘hostal’ de la place connait un chauffeur de taxi qui est prêt à nous y amener dès le lendemain!

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Nous partons donc à 7 heures, sous un soleil radieux, vers ce site pré-inca, installé au sommet d’une montagne. La route d’une trentaine de kilomètres est cahoteuse à souhait, et il faut avoir l’estomac solide, car ça prend 1h30 pour arriver à l’entrée du site. Mais nous sommes seuls à déambuler sur les lieux pour environ 3 heures. Magique! Nous nous sentons presque comme des Indiana Jones, tellement l’endroit a gardé son côté mystérieux de cité abandonnée, ensevelie sous la végétation luxuriante. Comme les Incas, les Chachapoyas aimaient les belles vues, car tout autour, s’étendent des montagnes à perte de vue. Contrairement au Machu Picchu, plus facilement accessible, Kuelap est loin de tout, donc moins fréquenté, ce qui est loin d’être un défaut, selon nous. Cependant, tout cela va changer bientôt car on commence la construction d’un téléphérique pour y accéder. Nous sommes heureux d’avoir pu visiter cet endroit magnifique avant que des milliers de touristes y débarquent…


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Nous suivons maintenant le rio Utcubamba, encaissé dans une impressionnante ‘quebrada’ et à mesure que nous descendons des montagnes, la chaleur se fait sentir…et les moustiques aussi. Ça prend même des airs d'Asie, avec de nombreuses rizières! Quand nous arrivons à Bagua Grande, nous optons donc pour un peu de luxe, un hôtel qui se donne des airs de ‘resort’ avec piscine et air climatisé…mais il n’y a pas d’eau chaude! C’est vrai qu’il fait extrêmement chaud, mais prendre une douche froide, même si on s’est endurci, c’est pas ce à quoi on rêve après une journée à suer sur un vélo! 

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Finalement, nous devrons prendre 2 jours de repos ici, pour régler les petits problèmes de santé car en plus du rhume carabiné, voilà que Denise se tape une bonne gastro! Décidément, le séjour au Pérou nous en aura fait voir de toutes les couleurs. Heureusement, tout s’arrange et on repart avec enthousiasme en direction de Jaén, même si la chaleur est écrasante. Il est quand même facile de trouver un hôtel pas cher avec air climatisé, garantie d’une nuit reposante.

Heureusement, car le lendemain, ça grimpe de nouveau! Les Andes sont moins hautes, mais elles restent tout de même bien présente jusqu’à San Ignacio, dernière ville d’une quelconque importance avant  la frontière équatorienne. Le bonus de cette journée: de la pluie! Il faudra s’y faire de toute façon car cela semble faire partie du climat équatorien, nous dit-on. 

Un mélange de nostalgie et d’excitation nous habite…Quitter le Pérou où nous avons séjourné un total de plus de 150 jours depuis le début du voyage nous attriste un brin, nous commencions à y être habitués, mais c’est excitant de partir à la découverte d’un nouveau pays aussi.

Ce qui nous attend maintenant? Eh! bien! d’autres montagnes! Car la Cordillière des Andes continue vers le nord n’est-ce pas? On nous dit que l’Équateur va nous en faire baver avec des routes aux gradients de pentes impressionnants…Bon! ne reste qu’à espérer que nos jambes aguerries sauront s’y faire…

À suivre…

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